Être attentif au contenu de votre formation
Quel contenu votre école doit vous transmettre précisément pour réaliser des accompagnements de qualité avec l’hypnose ?
L’accompagnement en hypnose ericksonienne fait partie des thérapies brèves ; on considère en moyenne que quatre ou cinq séances permettent en général d’obtenir de bonnes améliorations.
Les principaux thèmes rencontrés lors des séances concernent la gestion du stress et des émotions ; l’image, la confiance et l’affirmation de soi ; les troubles addictifs (en particulier le tabagisme) ; les comportements alimentaires et la perte de poids ; les séparations et les deuils ; les phobies ; les traumatismes et sources de somatisation.
Les contenus des formations peuvent être très disparates selon les écoles, car l’enseignement de l’hypnose ne fait aujourd’hui l’objet d’aucun standard ni consensus entre les structures ; aussi, afin de discerner ce qu’il convient à tout praticien d’apprendre, voyons tout d’abord succinctement comment se déroule un accompagnement en hypnose ericksonienne et ce que le praticien doit connaître pour œuvrer efficacement :
L’ANAMNESE
Il s’agit d’un entretien approfondi, couvrant généralement l’intégralité de la première séance : le praticien fait connaissance avec la personne, ses problématiques et l’accompagne à déterminer un objectif de travail cohérent.
Concernant cette première étape très importante, il est vital que le praticien apprenne en premier lieu le comportement adéquat à adopter lors d’un accompagnement et comment il est possible de créer un bon lien de confiance avec la personne : plus celui-ci est bon, plus il sera facile d’hypnotiser la personne ensuite, de l’aider à lever ses propres résistances à matérialiser les changements qu’elle souhaite, etc.
La " solution " à une difficulté appartient et provient toujours de la personne reçue en séance : il est donc important que le praticien sache comment récupérer auprès d’elle les éléments nécessaires à l’élaboration des séances d’hypnose, les rendant ainsi riches et opératives, mais également comment déterminer avec elle un objectif de travail cohérent et mesurable, permettant de bien observer l’avancement au fur et à mesure.
N.B : Beaucoup de techniques d’entretien, notamment dans le coaching, puisent dans la programmation neuro-linguistique (PNL), forme de psychologie pratique issue en grande partie de l’hypnose ericksonienne.
Certaines écoles n’incluent pas de techniques d’entretien dans leurs formations d’hypnose, laissant ainsi les participants au dépourvu, se voyant fortement invités à suivre des modules complémentaires en PNL pour combler des manques… voire une formation complète supplémentaire, augmentant ainsi considérablement le coût de leur formation. D’autres à l’inverse, incluent obligatoirement une formation PNL complète à l’intérieur même de leur formation d’hypnose, aboutissant ainsi au même résultat.
Pour nous, l’école doit vous enseigner comment conduire l’entretien directement au sein de votre formation d’hypnose, et, à moins d’avoir un réel intérêt pour cela, il n’est absolument pas nécessaire de suivre une formation de PNL complémentaire pour accompagner des personnes en hypnose.
L’INDUCTION HYPNOTIQUE
Une fois l’entretien réalisé et la stratégie déterminée, le praticien doit savoir conduire ce que l’on appelle une induction hypnotique, c’est-à-dire une technique destinée à accompagner la personne à vivre l’état d’hypnose. Toutes les personnes reçues ne pouvant accéder à cet état de la même façon, le praticien doit disposer d’un éventail de techniques suffisant pour accompagner chacun au mieux.
Le praticien doit pouvoir faire vivre l’hypnose au plus grand nombre de personnes possibles et s’approprier progressivement suffisamment de procédés différents pour être à l’aise avec un maximum de profils. Il doit également apprendre à reconnaître les signes cliniques permettant de bien identifier si la personne vit bien (ou non) un état d’hypnose.
Il doit maîtriser, dans le temps, suffisamment de structures de vocabulaire de l’hypnose ericksonienne pour contourner d’éventuelles résistances plus ou moins conscientes que la personne accompagnée peut parfois émettre et créer un climat positif favorisant les changements. Il est très important que le praticien sache précisément ce qu’il fait, comment et pourquoi il le fait, tout en développant son propre style d’hypnose lui permettant d’exprimer sa sensibilité à travers les techniques qui lui sont enseignées.
Il devra également apprendre à improviser, car nombre d’imprévus peuvent se présenter pendant une séance. À cet effet, beaucoup vont inviter les participants à lire de l’hypnose " toute faite " là où il est pourtant vital que le praticien s’affranchisse très vite de tout support pré-écrit à l’avance ceci pour plusieurs raisons :
- Lorsqu’on lit une séance pré-écrite à quelqu’un, on ne fait pas de l’hypnose ericksonienne (qui s’adapte en temps réel à l’individu) mais de l’hypnose directive douce, comportant éventuellement des éléments de langage d’hypnose ericksonienne.
- Il y a grand risque de produire un travail inadapté, car le praticien ne peut prévoir à l’avance dans quel état d’esprit sera la personne au moment où il va la recevoir.
- Pendant que le praticien lit, il n’est pas réellement en synergie avec la personne : si un imprévu se présente (et il s’en présente très souvent), il risque de perdre ses moyens, car insuffisamment préparé à les gérer et à s’adapter.
Notre école enseigne, sur la globalité du cursus, une quinzaine de procédés hypnotiques différents (souvent avec des variantes complémentaires), quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer et des solutions simples pour les contourner ; elle encourage ses élèves à oser improviser et être autonomes dès les débuts de l’apprentissage.
LES TECHNIQUES DE TRAVAIL
Lorsque la personne est en état d’hypnose, le praticien utilise différentes techniques visant à dynamiser le subconscient de la personne pour l’accompagner à réaliser les modifications comportementales souhaitées en rapport avec ses objectifs. A la suite de cela, le praticien accompagne la personne à retourner à l’état de veille ordinaire et peut lui proposer des exercices complémentaires à effectuer dans sa vie de tous les jours, destinés à compléter ce qui est fait en séance ou à gagner en autonomie.
Le praticien doit ici apprendre des techniques visant à accompagner les personnes pendant l’hypnose vers les changements qu’elles souhaitent et concernant les principales problématiques que l’on peut rencontrer (que nous avons citées en introduction).
L’hypnose ericksonienne dispose d’un matériel flexible : une même technique peut tout aussi bien être utilisée pour travailler un comportement alimentaire ou aider à réaliser un sevrage tabagique ; le praticien orientant son action fonction de l’objectif de la personne et des éléments récoltés durant l’anamnèse et les échanges hors hypnose avec la personne.
Il s’agit donc toujours d’adapter le matériel dont on dispose à l’individu que l’on reçoit, car chacun est unique, a son propre mode de fonctionnement, ses propres ressources, ses propres motivations au changement : ce n’est pas la personne reçue qui doit rentrer dans un protocole pré-défini à l’avance, ce qui ne donnerait, dans le meilleur des cas, que des résultats provisoires.
L’école doit donc vous apprendre un bon nombre de ces canevas flexibles en vous expliquant comment les utiliser pour différentes choses, en étant transparente sur le fait qu’il ne sera pas possible, au vu des innombrables possibilités existantes, de montrer toutes les applications possibles (ou variations). Elle doit cultiver et encourager l’imagination du praticien, toujours dans le but qu’il réalise son hypnose à travers ce qui lui est proposé et qu’il utilise le matériel dans les directions nécessitées par la personne lors des séances.
Ici, nous mettons en garde contre les modules dits de " spécialisation " proposés par certains autour de thèmes thérapeutiques comme le sevrage tabagique, la perte de poids ou autres : si certains praticiens peuvent tout à fait bien décider de s’orienter vers des accompagnements dans des domaines spécifiques, parce que ces domaines leur plaisent ou qu’ils y ont des compétences transverses, il n’existe aucune spécialisation en soi en hypnose ericksonienne, précisément parce que le matériel est toujours polyvalent et qu’il n’existe pas de technique type " pour ceci ou pour cela ".
Tout comme pour l’entretien, il existe aussi des structures qui n’enseignent pas (ou peu) de techniques de travail durant leur parcours de formation, ce qui contraint là aussi les participants à souscrire à des modules complémentaires pour obtenir un contenu supposé être présent dans toute formation sérieuse.
Idéalement, une formation solide comportera des enseignements sur chacune des trois étapes que nous avons évoquées, ainsi que des apprentissages autour des phénomènes hypnotiques (lévitation de la main, catalepsie, altérations sensorielles) et des moyens de communication avec le Subconscient des personnes (écriture ou dessin, parole sous hypnose) également très utiles lors de vos futurs accompagnements.