Sur les traces de l'Hypnose en Grèce

Toujours passionnée par l’histoire des anciennes civilisations et les recherches sur l’esprit, c’est en Grèce que l’équipe de l’EHNA s’est cette fois-ci rendue pour poursuivre ses investigations.

C’est au cœur du Sanctuaire d’Asclépios, le dieu guérisseur, à Epidaure que nous avons trouvé des traces d’hypnose, où de nombreuses tablettes ont été retrouvées, relatant la guérison de multiples personnes pour des motifs divers dont la stérilité.

Le pèlerin commençait par vivre diverses purifications comportant entre autres des bains et de longues marches puis s’étendait ensuite pour passer la nuit dans l’Abaton, le Portique d’Incubation où le Dieu était susceptible de leur apparaître dans un rêve pour déclencher une guérison par imposition des mains ou par la parole.

Etat de rêve ? Usage de la parole ? Par Zeus, ce processus d’incubation n’est pas sans rappeler l’hypnose ! Celle-ci aurait-elle été pratiquée par les prêtres du Temple ?

Notre attention s’est portée sur cette sculpture ayant été trouvée dans les vestiges de l’Abaton, aujourd’hui visible au musée du Pirée.

Sur la partie gauche, on distingue Asclepios opérant une guérison sur le bras d’une personne dont la posture évoque clairement un état modifié de conscience et la posture que tient un sujet hypnotisé lorsqu’il est accompagné à se lever.

Plus intéressant encore, sur la partie droite, le même Dieu, sous un aspect plus jeune, touche la tête d’une personne présentant les signes extérieurs d’un sommeil, en lui adressant des paroles et l’on peut observer un serpent venant mordre son épaule.

Il est d’ailleurs important de ne pas se méprendre quant à cette morsure de serpent : cet animal était un des attributs d’Asclepios et sa morsure signifiait une guérison opérée par le Dieu. Une légende entourant le sanctuaire disait d’ailleurs que la nuit, pendant le rêve, des serpents s’échappaient du Tholos tout proche (autre édifice religieux) pour venir dans l’Abaton mordre les patients pour les guérir.

Par chance, nous rencontrons sur place une guide-archéologue spécialiste du site, à qui nous exposons nos propos sur la sculpture, qui confirme notre vision des choses mais également que ce que nous nommons hypnose faisait bien l’objet de pratiques à l’époque par les prêtres, qui faisaient tout pour favoriser ces états modifiés de conscience et l’apparition d’une vision du Dieu guérisseur.

Quoi qu’il en soit, nous comptons bien approfondir et voir dans quelle mesure il serait possible d’être mieux instruit des pratiques rituelles de ces prêtres et des procédés utilisés à l’époque pour induire l’hypnose. Episode à suivre…