Sigmund Freud et l'hypnose

Au regard d’une œuvre et d’une recherche importante sur ce qui deviendra l’approche psychanalytique, il est moins connu du grand public que Freud a pourtant débuté sa carrière en utilisant l’hypnose.

Freud a été l’élève du Dr Jean-Martin Charcot, spécialiste de l’hystérie et de la pratique de l’hypnose au XIXème siècle, pour lequel il voue une véritable admiration et tente de mettre en œuvre les techniques en tant que médecin des nerfs auprès d’une patientèle constituée en partie de la noblesse viennoise.

A l’époque, les techniques de l’hypnose sont loin d’être aussi souples et élaborées qu’elles le sont aujourd’hui : la pratique est constituée d’approches autoritaristes, car on pense alors que donner des ordres et tenter de prendre le dessus sur l’esprit du sujet sont les seuls moyens possibles pour obtenir l’hypnose. Utilisant comme modèle la classification de Charcot, Freud est convaincu que le sujet doit également atteindre l’état de " transe somnambulique ", c’est-à-dire, l’état d’hypnose le plus profond caractérisé par des amnésies spontanées de toute la séance pour obtenir des résultats. 

Les raisons pour lesquelles Freud aurait abandonné l’hypnose au profit de la psychanalyse sont méconnues. Lui aurait prétendu que c’est à cause du fait qu’il ait observé que plusieurs de ses patientes tombaient amoureuses de lui. Ayant eu l’intelligence de reconnaître que le phénomène était trop fréquent pour être mis sur le compte de son éventuel charme personnel, cela va le conduire à identifier les phénomènes de transfert (projections de sentiments sur le thérapeute), dont il va ensuite largement développer le concept. Les transferts seraient, selon lui, trop fréquents et trop forts lors de la relation thérapeutique utilisant l’hypnose, ce qui l’aurait contraint à abandonner l’outil. 

D’autres thèses soutiennent l’idée que Freud n’aurait pas été un bon hypnotiseur lui-même, ayant préféré développer une approche différente.

Quoi qu’il en soit, la psychanalyse est demeurée fortement empreinte des expériences précédentes avec l’hypnose: la posture du sujet, confortablement installé sur un divan, dans un léger état de détente en sont des traces non-négligeables.

Qui souhaite se faire une opinion par lui-même pourra trouver de l’information dans un ouvrage intéressant, paru sur le sujet, et se lisant presque comme un roman : L’hypnose – Sigmund Freud aux éditions L’Iconoclaste.

Un texte précieux qui montre les débuts de l'hypnose en pratique