Faire la lumière sur l'hypnose conversationnelle

Il existe, vis-à-vis de ce terme très à la mode aujourd’hui, un certain nombre de méprises qui font qu’il est régulièrement utilisé pour définir bon nombre d’approches qui ne sont précisément pas de l’hypnose conversationnelle et notre école souhaite s’attacher à faire la lumière sur cette notion et à prendre une position claire.

Au sens strict, la définition renvoie à des techniques que le praticien est susceptible d’utiliser pour accompagner la personne à entrer en état d’hypnose au cours d’une conversation avec elle, puisque les mots supposent qu’il y ait à la fois "hypnose" et "conversation".

Ce processus est l’un des plus techniques à mettre en œuvre car lors d’une conversation, le sujet est pleinement actif et mobilise ses facultés de conscientisation pour échanger : il n’est donc absolument pas préparé à vivre l’hypnose, du moins à ce moment-là. Le praticien doit donc introduire progressivement un vocabulaire adapté, focaliser l’attention de la personne (en prétextant par exemple vouloir lui montrer quelque chose de précis) et saisir ses absences pour l’amener progressivement et à son insu, à vivre cet état.

A cet effet, si ces techniques constituent un challenge intéressant en tant qu’exercice pour le praticien, qui devra déployer ingéniosité, imagination et technicité pour réussir l’expérience, elles ne présentent aucun intérêt pédagogique et encore moins thérapeutique. Cette approche est également discutable d’un point de vue éthique, puisque dans le cas présent, le praticien ne dispose pas de l’accord du sujet pour vivre l’hypnose.

C’est précisément pour cette dernière raison que notre école se refuse à enseigner ces techniques lors de nos formations en hypnose, où nous prônons le plus grand respect de l’éthique et du respect des personnes susceptibles d’être accompagnées en séance par nos futurs praticiens.

Les personnes désireuses de voir de quoi il retourne pourront trouver facilement via un moteur de recherche des vidéos de praticiens (souvent aux Etats-Unis) s’exerçant dans les rames de métro aux heures de pointe, où la monotonie du trajet et le moment de la journée favorisent une baisse de la vigilance consciente.

Venons-en maintenant aux méprises les plus courantes :

• Certains appellent " hypnose conversationnelle " ce qui correspond en fait aux techniques d'entretien préliminaire (anamnèse) : le terme est donc inadapté puisque lors de l'entretien, l'hypnose n'est pas utilisée.
• D’autres les confondent avec les techniques de synchronisation, issues de la PNL (et que nous enseignons) dont l’objectif est de se rapprocher de la manière d’être de la personne reçue pour favoriser la création d’un lien de confiance : Très intéressantes à connaître, elles n'ont cependant pas de lien avec de la véritable hypnose conversationnelle.
• Enfin, certains utilisent le terme d’hypnose conversationnelle pour qualifier ce qui relève de l’hypnoanalyse : procédé proche de celui de la psychanalyse où l’objectif est de provoquer une catharsis, c’est-à-dire une levée progressive de la fonction de refoulement qu’exerce le Subconscient du sujet. La principale différence est que l’on place d’abord le sujet sous hypnose avant de lui demander de s’exprimer. Le praticien ne devant pas interagir puisque l’approche privilégie l’écoute et l’expression du subconscient, on ne saurait dans ce cas parler de conversation.

Discutable d'un point de vue éthique, l'hypnose conversationnelle consiste à faire entrer une personne en état d'hypnose au cours d'une conversation ordinaire.